Âtrier : mais quel métier se cache derrière ce nom quelque peu barbare?
L’expertise de l’âtrier consiste en la rénovation de cheminées traditionnelles à foyer ouvert, qu’elles soient de marbre, de pierre, de bois… ou à la création de cheminées contemporaines. Dans ce contexte, il travaille en collaboration avec des architectes, architectes d’intérieur, décorateurs, etc. Il lui arrive même de s’attaquer à la fastidieuse rénovation de monuments historiques. Ces cheminées sont bel et bien des pièces uniques et sur mesure.
Il assemble les matériaux et éléments de décor en utilisant des techniques anciennes pour recréer l’âtre de la cheminée qu’elle soit de style (style Louis XIV, Louis XV, Louis XVI, Napoléon III, 1930…) ou non. Parmi ces matériaux, peuvent être utilisés : plâtre, gypse, carreaux de faïence, terre crue ou cuite, métal (fonte, acier, bronze), béton, etc.
Il est également capable de maîtriser la taille et la pose de tous types de matériaux dont il connaît la résistance thermique tout en veillant parallèlement à la conformité du foyer, des trappes d’obturation (visant à contrôler l’arrivée d’air), des avaloirs (qui permettent de diriger les fumées vers le conduit), et des conduits d’évacuation (qui confinent les fumées jusqu’en toiture entre autre). C’est tout un écosystème technique qu’il faut savoir maîtriser !
Selon l’institut des métiers d’art, il y aurait moins d’une dizaine de maîtres-âtriers toujours en activité en France. Pour ma part, au cours des deux dernières années, j’ai pu assister au départ en retraite de deux de ces si chers compagnons avec lesquels j’ai eu la chance de travailler. L’un d’eux a eu l’occasion de former un apprenti polonais pris d’une passion pour cet art, mais le second n’a malheureusement pas eu cette chance.
L’absence de formation à cette expertise rend difficile l’estimation du nombre de professionnels encore en activité, mais laisse également présager une extinction à petit feu d’un savoir-faire indispensable à la restauration! Il est plus que temps que ces métiers soient revalorisés auprès des jeunes générations.
Merci à la société Sammarro qui a réalisé ce travail ici en photos. Désormais à la retraite, Mr Sammarro a passé le flambeau à son second, Pierre Slomiany.
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