Si, comme moi, vous regardez de temps en temps les annonces immobilières, vous avez sûrement dû lire parfois la mention « charme de l’ancien ». Une mention par ailleurs imprécise puisqu’en immobilier un logement est considéré comme neuf lorsque celui-ci est bâti depuis cinq ans maximum. Alors que se cache-t-il derrière la fameuse expression « charme de l’ancien » ?
En tant que professionnelle, il n’est pas rare que l’on me demande dans quel type d’appartement je vis. Mes interlocuteurs sont souvent surpris par mon choix de vivre dans un immeuble d’avant-guerre réputé moins bien isolé phoniquement et thermiquement. Mes explications ne se font généralement pas attendre…
Les constructions d’avant-guerre rassemblent pour moi un certain nombre de qualités et d’atouts que je retrouve rarement dans les constructions d’après 1950.
Les atouts qui font le charme de l’ancien
Voici ce que j’apprécie tout particulièrement :
- La hauteur sous plafond qui oscille généralement entre 2m80 et 3m20. Une hauteur bien supérieure aux 2m50 des constructions standardisées arrivées après guerre et qui contribue instinctivement à renforcer la sensation d’espace au sol.
- La dimension des pièces dont les proportions offrent bien souvent plus de flexibilité d’aménagement du mobilier que les constructions apparues depuis les années 80 qui optimisent les surfaces au détriment du mobilier et des circulations. Rien ne me choque plus notamment que la taille des chambres (9/10m2) qui ne semble plus prendre en compte parfois les circulations autour du lit et les rangements indispensables.
- Les matériaux et détails, tels que les cheminées, les tomettes, les parquets en chêne, les poutres apparentes ou les corniches, les habillages muraux… qui contribuent grandement à habiller et à donner du relief, là où l’habitat s’est progressivement dénudé au fil des décennies.
- Les grandes fenêtres à la française et allèges basses qui laissent davantage entrer la lumière et permettent de perdre son regard vers l’extérieur lorsqu’on s’assoit dans son canapé. Un réel avantage comparativement à l’après-guerre qui a vu s’ancrer de plus petites fenêtres avec allège haute ou des portes-fenêtres avec garde-corps parfois disgracieux.
- Les pièces en enfilade selon l’ancienneté de la construction qui peuvent avoir des inconvénients, mais aussi des avantages comme celui d’offrir des perspectives et des jeux de regards.
Quoiqu’il en soit, il y aura toujours les adeptes du « charme de l’ancien » et les aficionados des constructions d’après-guerre et plus particulièrement de celles apparues à partir des années 60/70 qui offrent aussi des avantages certains comme l’ascenseur, le parking, des équipements collectifs et, avec les décennies, de meilleures isolations phoniques et thermiques avec les réglementations mises en place.
Il en faut pour tout les goûts et heureusement, étant donné la conjoncture actuelle et le marché tendu des grandes villes…