La qualité de l’air dans nos intérieurs est un sujet à ne jamais négliger, et l’actualité liée au Covid nous donne une occasion supplémentaire de nous en préoccuper. Que ce soit en hiver comme en été, que l’on soit frileux ou non, il est indispensable de ventiler et d’aérer son intérieur correctement. En effet, le gage d’un intérieur sain, c’est de renouveler l’air usé par un air neuf quotidiennement. Et à défaut de pouvoir aller respirer le grand air au Bhoutan, au Spitzberg ou en Islande, préoccupons-nous sérieusement de notre air intérieur !
Aérer pour avoir une bonne qualité de l’air dans nos intérieurs :
Dans notre air intérieur on cumule un certain nombre de polluants tels que :
- les polluants biologiques : agents infectieux (bactéries, virus, toxines que proviennent de nous, êtres vivants que nous sommes), les moisissures, les allergènes (provenant des animaux domestiques, des acariens…)
- les polluants chimiques : les composés organiques volatils et semi-volatils (présents dans les colles, solvants, peintures, produits de nettoyage, bougies, meubles, moquettes, fumée de tabac, trafic routier…)
- les gaz inorganiques : le monoxyde de carbone entre autres (généré par les appareils de chauffage tels qu’insert, cheminée, chaudière, cuisson au gaz…)
- les polluants physiques : les particules et fibres qui constituent des matières en suspension dans l’air et peuvent inclure des pollens, des fibres (chanvre, sisal, amiante, laine de verre…)
Quelles conséquences une mauvaise qualité de l’air peut-elle avoir?
Elle peut avoir différents effets, certains perceptibles de suite tels que odeurs incommodantes, toux, irritation (des yeux, du nez, de la gorge), d’autres ayant des conséquences à long terme du fait de l’exposition prolongée à des polluants finalement invisibles mais qui peuvent se traduire par de l’asthme, des allergies respiratoires et de la peau et d’autres maladies pulmonaires.
« Selon l’Observatoire de la Qualité de l’Air Intérieur, les Français perdent en moyenne 9 mois d’espérance de vie à cause de l’air pollué dans leurs maisons, jusqu’à 13 mois dans les pays les plus pollués selon l’OMS. »
Comment obtenir une bonne qualité de l’air ?
En soit, on peut décomposer la solution en deux points, l’un purement « technique », le second tout simplement « logique ».
1- D’un point de vue technique, le but est en effet d’extraire l’air humide et/ou vicié pour le remplacer par un air neuf afin d’éviter notamment la condensation, mais également de se débarrasser des odeurs et autres polluants. Pour ce faire, il faut donc faire entrer de l’air neuf et permettre la circulation d’air et son évacuation en :
- apposant des entrées d’air naturelles, comme par exemple sur les menuiseries et ce en fonction du groupe de ventilation installé (notamment en présence de VMC simple flux classique ou hygro-réglable, alors qu’on ne met pas d’entrées d’air sur les menuiseries en cas de VMC double flux).
- privilégiant des fenêtres ouvrantes
- détalonnant les portes ( ce qui signifie laisser un espace entre le bas de la porte et le sol) afin de favoriser le passage de l’air d’une pièce à l’autre
- équipant cuisine, wc et salle d’eau d’une ventilation mécanique contrôlée ou hygro-réglable ou double flux pour extraire l’air (cette dernière étant possible si la mise en oeuvre se fait dans une rénovation globale ou en neuf).
Attention toutefois à bien penser à veiller au bon fonctionnement, au nettoyage et à la maintenance des systèmes de ventilations (exemple : pensez à remplacer les filtres à air, à nettoyer les bouches d’extraction…). Mais également, penser à bien les situer pour favoriser la bonne circulation de l’air (notamment en les plaçant à l’opposé des portes et au plus près des sources de pollution). Et enfin toujours vérifier le système de chauffage en place pour identifier la compatibilité avec une VMC.
2- Sur le plan « logique » , en aérant :
- au bon moment : le matin pour éviter les pics de pollution si vous êtes en ville, la nuit lorsque l’été est là pour rafraîchir l’atmosphère, au moment de faire le ménage, de cuisiner, de sécher le linge, de bricoler…
- le temps nécessaire : dans le cadre du Covid, si vous suivez les recommandations publiées par le gouvernement en terme de ventilation pour combattre le virus, il faut privilégier d’ouvrir en grand les ouvrants à minima 10 à 15 minutes deux fois par jour. Quoi qu’il en soit, privilégions d’aérer régulièrement plusieurs fois dans la journée, plutôt qu’une seule fois longtemps. La durée restant difficile à définir dans la mesure où cela peut grandement varier en fonction de la température extérieure, des saisons et même d’une région à une autre.
- de la bonne façon : en privilégiant le courant d’air entre les différentes pièces pour permettre un renouvellement rapide.
Faut-il aérer en hiver lorsqu’on chauffe son intérieur?
En hiver d’autant plus, car l’on a tendance à moins ouvrir pour conserver la chaleur mais en oubliant les polluants et le fait que l’on dégage beaucoup de vapeur d’eau dans l’air lorsqu’on cuisine, prend une douche, fait sécher du linge ou tout simplement lorsqu’on respire. Une humidité qu’il est important d’évacuer afin d’éviter qu’elle ne se transforme en condensation au contact des surfaces plus froides (murs, vitres) pour peu que le cadre bâti soit mal isolé, mal chauffé ou que les points techniques vu plus hauts ne soient pas mis en application dans le processus de ventilation intérieure. Condensation qui conduit inévitablement au développement de moisissures, d’acariens et à l’augmentation des émissions des matériaux.
Attention donc lorsqu’il fait froid à ne pas colmater les entrées et sorties d’airs qui aident à réguler votre air neuf au même titre que l’acte d’aérer. Et inversement ne tombez pas dans l’excès inverse d’une hygrométrie trop basse provoquant sécheresse des muqueuse respiratoires, oculaires, cutanés…
Au delà des solutions techniques à apporter au cadre bâti et à l’action d’aérer, vous l’aurez compris, il est important de diminuer ce qui pollue votre air à la source même, pour vous assurer une bonne qualité de votre air intérieur !