Amoureuse des grands espaces et de nature, je ne pouvais passer à côté de la découverte de l’Islande. Au programme, 17 jours à rouler et crapahuter. Au compteur, pas moins de 2 500 km de route dont 670 de pistes pour une quinzaine de cours d’eau franchis en 4×4 avec parfois plus de 40 cm de profondeur. Et pour dégourdir les jambes, quelques 170 km de chemin de randonnées parcourus pour être au plus proche de la nature. Cascades, glaciers, falaises, collines, volcans… la nature est changeante, âpre mais toujours magique et la rencontre avec les Islandais ne rend que le voyage plus beau.
Quitter la nationale 1
L’Islande c’est simple. Une route circulaire principale fait le tour de l’île, apposée sur une langue de terre coincée entre mer et remparts. Une fois franchis ces remparts naturels, mixant falaises, glaciers et collines, on découvre en son cœur une multitudes de paysage aux variations colorées intenses. Nul besoin de saturer ou de contraster les photos, c’est naturellement saisissant.
Pour voyager en ce centre et s’éloigner de la N1 si convoitée par les touristes, ce sont les pistes qui se déroulent devant nous. On avance tantôt au milieu de déserts de sable noir et de roche volcanique, de volcans éteints recouverts de lichen ou encore d’étendues de plaines dominées par des reliefs oscillants dans les nuances. C’est à la fois sauvage et lunaire. Pendant, parfois des heures, le paysage défile sans que nous ne croisions une seule voiture ou ferme. Seule âme qui vive, surgissant parfois de nulle part, les moutons laissés en liberté totale avec leurs petits.
Islande, une terre magique et hostile
Un vent qui vide la tête
Cette rencontre animalière lors de nos randonnées devient parfois presque rassurante tant le silence est omniprésent du fait de l’absence d’oiseaux et d’animaux, une faune à peine existante. Seul son sifflant aux oreilles de manière insistante certains jours : le vent. Un vent à rendre fou, un vent qui vide la tête et vous saoule ! Pour autant, vaille que vaille, qu’il pleuve, qu’il vente ou que le soleil brille, randonner y est un pur bonheur. Un bonheur lié à ce sentiment incroyable d’être seul au monde au milieu de nulle part et de pouvoir s’y perdre en même temps que l’on perd son regard, dans un horizon sans fin où montagnes et volcans se succèdent avec pour seule limite la mer. Les fumerolles et odeurs de souffre finissent de donner à ces paysages un côté magique et irréel.
Des cascades, toutes uniques et différentes
Ponctuellement nous quittons le centre de l’Islande pour reprendre contact avec la civilisation et découvrir les multiples cascades islandaises : Skogafoss, Svartifoss, Dettifoss, Godafoss… Ici, rien à voir avec ce que j’avais pu connaître jusqu’alors. Penser que lorsqu’on en a vu trois, on les a toutes vues, serait bien prétentieux. Elles peuvent être spectaculaires par leur puissance, par leur aspect d’orgue basaltique, par leur multitude et complexité, leur hauteur vertigineuse et bien plus encore. Ça dévale et ça transporte.
Des glaciers à la beauté bleutée
Plus au sud, ce sont les glaciers qui occupent notre périple. Chaque langue glaciaire est sujet à une ballade pour surplomber, longer et admirer au plus près ces forces blanches qui craquent, se détachent et se transforment progressivement en icebergs. Svinafellsjokull, Jokulsargljufur, autant de beauté bleutée à couper le souffle. Seule différence avec Spitzberg l’année passée, l’accessibilité de ces glaciers et les prédateurs inexistants ce qui les rend à la fois plus touristiques mais également plus sereins à contempler.
La générosité et le sourire des Islandais
Quant aux Islandais ? Presque 360 000 âmes vivent sur ce bout de terre insulaire de l’océan Atlantique nord. Pour autant c’est ici la plus faible densité de population en Europe. Peut-être est-ce la raison pour laquelle ces hommes, ces femmes sont d’une gentillesse absolue, à la fois le sourire aux lèvres et soucieux de rendre service ! Ils sont simples et naturels. Mais n’oublions jamais que s’ils sont heureux de partager leur île le temps d’un voyage, ils sont encore plus préoccupés de la protéger au mieux pour conserver la faune et la flore si fragile.
À nous voyageurs de rester sur les sentiers et les pistes et de montrer notre respect face aux éléments et à cette nature qui peut se montrer particulièrement hostile. Un pays qui rend humble et remet l’homme à l’échelle des éléments. Une petite île aux grands espaces.