Dans mon métier, celui d’architecte d’intérieur, il y a une notion primordiale que l’on n’apprend pas à l’école, c’est celle de l’écoute. Cette écoute est-elle innée ? Sommes-nous tous égaux face à cette aptitude ? Pourquoi écouter ses clients est-il essentiel pour exercer le métier d’architecte d’intérieur ? Et comment est-ce que je le mets en pratique dans mon travail au quotidien?
Être captivé ou être captif ?
Vous est-il déjà arrivé de vous retrouver face à certaines personnes atteintes de « logorrhée », ce flux ininterrompu de paroles ? C’est un moment qui peut se transformer en calvaire. Je me souviens d’un article sur l’écoute dans la revue Office et Culture qui m’avait marquée : la journaliste Brigitte Mantel disait que l’on « se retrouve alors captif et non captivé. » Dès lors, l’écoute se transforme et devient factice, on donne le change en acquiesçant, perdu dans nos propres pensées, n’entendant plus qu’un vague son lointain telle une berceuse… Cela vous dit quelque chose ?
C’est pourtant cette fameuse écoute qui nous permet de mieux connaître notre interlocuteur, et dans notre cas précis, notre client. Ses expressions favorites, ses tournures de phrases, sa façon de parler… révèlent une personnalité, un caractère, une origine sociale… qui sont autant d’indices pour mieux le comprendre, ainsi que son fonctionnement.
L’écoute dans le métier d’architecte d’intérieur
Ecouter son client, c’est être réceptif, être en silence intérieur, oublier ses pensées et écouter réellement sans anticiper sur les réponses à donner quand viendra son tour. Cette écoute, c’est une forme d’empathie, de bienveillance durant laquelle on ne juge pas, on ne commente pas, on ne s’exprime pas sans y être invité afin de ne pas interpréter. Lorsque le client s’exprime, il exprime tout haut ses idées, les clarifie, il prend du recul. En les formulant, on l’accompagne déjà dans la recherche de solutions. Faire dire plutôt que dire est une source inépuisable de renseignements. Etre écouté permet de se sentir exister, de voir à quel degré l’autre s’intéresse aux particularités de son cas sans le juger. La relation de confiance entre un client et un architecte d’intérieur naît de cette écoute, c’est elle qui permet un accompagnement, une collaboration en adéquation avec les attentes du client. Et finalement, je ne suis là que pour reformuler ce qui a été exprimé par la personne et en faire écho à travers l’architecture intérieure.
Une qualité primordiale
Jean-Marc Randin, psychologue et formateur, disait dans un article publié dans L’Observatoire, revue belge d’action sociale et médico-sociale : « L’écoute peut paraître facile, mais ne l’est pas. Elle s’échappe lorsque l’on tente de la saisir, et peut surgir alors qu’on ne l’attend pas. Pour l’exercer professionnellement, il est capital de s’y entraîner, de s’y confronter, dans un cadre dans lequel il est possible d’apprendre en faisant des erreurs, sans pour autant provoquer de dégâts. » L’écoute relève d’une capacité humaine. « Elle ne préexiste jamais. Elle repose sur la personne qui la pratique et sur son aptitude propre. C’est cette personne qui en fera la qualité. L’écoute n’est pas un outil qui s’acquiert, il faut devenir soi-même l’outil de l’écoute.«
Ainsi, l’écoute est une qualité primordiale dans mon métier et j’espère continuer à partager des moments riches tels que ceux déjà passés avec mes clients jusqu’à ce jour. Et pour que nous continuions à échanger, n’hésitez pas à me suivre sur les réseaux sociaux : Facebook, Instagram, LinkedIn et Pinterest.