Ces dernières années, le travail s’est invité à domicile. S’il est important de mettre les choses en place afin de travailler dans un environnement fonctionnel, nous ne devons pas négliger notre confort pour autant. Au contraire, il faut tenter d’intégrer au mieux un endroit pour travailler dans notre espace de vie, grâce à une pièce dédiée ou à un coin bureau, de façon à ce que vie privée et vie professionnelle cohabitent harmonieusement. Une table, une chaise et une lampe suffisent a priori lorsqu’on travaille sur ordinateur mais la façon de s’y installer a toute son importance. En premier lieu, il faut bannir la table basse et encore plus le lit, sauf à démultiplier les visites chez l’ostéopathe…
Travailler de chez soi : l’assise est-elle le nerf de la guerre ?
L’assise est un élément à ne pas négliger pour se sentir aussi à l’aise que possible durant plusieurs heures. Une assise idéale est réglable car la table ne l’est en général pas. Il est donc important de faire attention à certains réglages :
- La hauteur d’assise doit permettre d’avoir les cuisses parallèles au sol avec un angle à 90° au niveau des genoux pour avoir les pieds bien à plat au sol, ce qui assure de ne pas comprimer le dessous des cuisses.
- La profondeur d’assise et le dossier sont à régler selon sa longueur de jambes, ce qui permet d’avoir le bas du dos en contact avec le dossier pour l’adapter au mieux à sa cambrure. L’inclinaison du dossier et de l’assise se fera en fonction de chacun pour se sentir soutenu en fonction de sa morphologie (cambré ou non…).
- Les accoudoirs peuvent être un plus pour avoir les mains à la bonne hauteur dans le prolongement du clavier et aider à avoir la bonne position, à savoir les avant-bras parallèles au sol avec un angle à 90° au niveau des coudes et près du corps qui permettent de détendre les épaules sans qu’elles soient affaissées.
À noter que les roulettes et la rotation sont un vrai plus pour éviter d’avoir sans cesse à se soulever de l’assise ou à se contorsionner au moindre mouvement vers un rangement.
Quoi qu’il en soit, une assise est quelque chose de très personnel en terme de choix, il est donc indispensable de pouvoir l’essayer d’autant plus lorsque c’est pour chez soi. Pour ma part, j’ai opté pour une version économique que j’adore car elle m’offre mobilité et m’oblige à bien me tenir : le swiss ball.
Peut-on se servir de n’importe quelle table (cuisine, salle à manger, salon…) ?
En soit, n’importe quelle table de cuisine ou de salle à manger peut convenir pour peu que l’on respecte ce qui suit.
Une table peut varier de 70 à 75 cm de hauteur et cette variable peut faire une grosse différence en fonction de votre taille et de la hauteur de votre assise. L’idéal serait qu’elle soit réglable, car nous sommes tous de taille différente, mais en règle générale ce n’est pas le cas. Donc sur le principe :
- Si la table qui vous sert de bureau est fixe en hauteur, alors votre chaise devra être réglable pour s’adapter à sa hauteur quitte à mettre un repose-pied.
- Si la table est réglable en hauteur (table sur vérins ou tréteaux) alors on pourra possiblement adapter la hauteur du plan à sa chaise si elle est fixe.
En terme de profondeur, le bureau le plus petit sur le marché que l’on trouve couramment est de 120*60 cm. Cette profondeur n’est pas idéale si vous travaillez sur ordinateur, même si cela prend moins de place. Pourquoi ? Parce que la profondeur doit permettre :
- suffisamment de recul entre nos yeux et l’écran, un bureau de 70 cm de profondeur a minima est donc plus adapté et évitera de loucher en fin de journée. On estime que l’écran doit être environ à l’équivalent de la longueur du bras en extension pour être bien placé.
- de poser des documents entre le clavier et l’écran si besoin, l’idéal étant d’avoir le clavier au plus proche du torse pour détendre les épaules.
- si le bureau est contre un mur, de ne pas avoir les genoux dans le mur et de pouvoir placer ses pieds sans se contorsionner.
Dans tous les cas, il faudra veiller à ce que l’écran soit à la hauteur des yeux, ou juste en-dessous, quitte à le rehausser pour éviter les mouvements d’extension du cou et les tensions cervicales, sauf pour les personnes aux verres progressifs pour qui c’est l’inverse. Ne pas hésiter également à l’incliner vers le haut pour limiter les reflets selon où vous travaillez.
Lampe de bureau et lumière naturelle… comment se positionner pour travailler et bien choisir son éclairage ?
Actuellement les journées sont longues et l’éclairage naturel représente souvent la source principale de lumière si on a la chance de travailler dans une pièce qui possède une fenêtre. Mais il ne faut pas oublier l’éclairage artificiel pour assurer une continuité dans le confort visuel et accompagner la luminosité de l’écran lorsque la lumière naturelle décline et inversement le matin. Pourquoi ? Car on a tous expérimenté les phares de voitures venant de face la nuit. Si un éclairage de ville existe ou que la lumière naturelle est omniprésente nous ne sommes pas éblouis. Le principe est le même lorsqu’on travaille sur un écran.
La lumière naturelle
Pour profiter de la lumière naturelle sans la subir, l’idéal est de placer le bureau perpendiculaire à la fenêtre afin d’avoir une lumière qui se diffuse sur tout le plan.
Pour échapper aux éblouissements et aux rayons gênants qui diminuent le contraste de l’écran et dégradent la lisibilité des informations présentées, on évitera de mettre le bureau :
- dos à la fenêtre qui apporte l’inconfort des reflets sur l’écran et l’inconvénient de votre ombre portée sur le plan de travail.
- face à la fenêtre qui a l’avantage de vous distraire par la vue mais l’inconvénient de créer un contraste fatiguant pour vos yeux qui passeront leur temps à faire la mise au point.
Si c’est réellement impossible de palier ce type d’installation, on privilégiera d’installer des protections mobiles (stores/rideaux…) à faire évoluer en fonction de la gêne occasionnée.
La lumière artificielle
Celle-ci assure un éclairage de confort. L’idéal est d’avoir posé sur son bureau, ou à proximité sur pied, une lampe de bureau articulée qui permet d’éclairer les documents situés sur votre bureau afin d’éviter les zones d’ombres et de lire à la lueur de l’écran. Par ailleurs, je conseille toujours d’avoir un éclairage général de la pièce dans laquelle on se situe, même si son intensité est basse, afin de ne pas créer de contraste trop violent entre votre écran et l’environnement lorsque vous êtes amené à ne pas regarder votre écran.
On fera attention en la choisissant à :
- prendre une lampe dont on ne voit pas la source (ampoule) pour ne pas être ébloui.
- la température de couleur de la source qui selon sa propre perception peut influer sur le moral (2700 K étant un éclairage chaud d’ambiance, 3000 K l’idéal pour un bureau à la maison, 4000 K étant une lumière plus blanche correspondant à la température utilisée généralement en bureau pour tenir éveillé).
- la mettre sur variateur potentiellement pour adapter l’éclairage en fonction du moment de la journée et de son besoin effectif.
N’oubliez pas également de régler la lumière de votre écran d’ordinateur en fonction de la journée et de la luminosité ambiante, un luxe non négligeable d’autant que cela est programmable selon la saison et les heures. (A lire ici, mon article consacré à l’éclairage intérieur).
Ça vous dit de faire une pause ?
On a le bureau, la chaise et le bon éclairage maintenant il ne faut pas oublier de faire des pauses régulières, dans l’idéal toutes les heures, afin de :
- mettre au repos vos yeux en les fermant, en les clignant et en regardant au loin à droite et à gauche de haut en bas.
- relaxer le cou en faisant des petits mouvements de moulinet avec la tête et des ronds avec les épaules.
- d’étirer son dos en essayant de toucher le plafond avec les bras.
- de relaxer les poignets et les doigts en secouant les mains et faisant des rotations des poignets.
- dégourdir les pieds en effectuant des flexions et extensions.
- s’hydrater régulièrement et pas uniquement avec des cafés ;)
Et comment tout cela s’aménage-t-il pour travailler chez soi ?
En soit, si c’était déjà un rêve pour certains, c’est un vrai casse-tête pour d’autres… faute d’espace dédié ! La première question à se poser va donc être : ai-je une pièce à lui attribuer ou juste la place pour un coin bureau ?
Si c’est une pièce bureau, on peut se permettre un aménagement spécifique, avec du mobilier à poser, et mélanger les styles. On pourra même travailler également l’aspect phonique vis à vis des autres pièces. Et la question des dimensions des meubles (bureau, rangements) est alors moins contraignante, encore que cela dépend bien sûr de la taille de la pièce que vous avez à votre disposition.
Si c’est un coin bureau, cela signifie aménager cet espace dans une pièce dont ce n’est pas la fonction initiale – comme le salon par exemple – et cela demande plus de créativité (Pour aller plus loin, lire mon article consacré à l’optimisation de nos intérieurs). On va essayer de trouver la meilleure intégration possible pour prendre en compte différents souhaits comme par exemple de pouvoir :
- le dissimuler parce que l’espace est petit.
- le gérer de manière escamotable pour ne pas impacter l’espace au quotidien.
- l’intégrer esthétiquement pour créer une continuité (bibliothèque, meuble salon…) à d’autres fonctions pour ne pas démultiplier les meubles.
Le tout en prenant bien sûr en compte dans les deux cas tous les éléments vus auparavant. Et, quoi qu’il en soit, que l’on opte pour l’une ou l’autre de ces options, toujours penser confort de travail : assise, lumière, proximité des rangements sont les incontournables d’un espace bureau bien pensé, ergonomique et optimisé.
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