Comment associer les couleurs en rénovation intérieure ? Vaste question s’il en est ! En effet, il n’est pas toujours facile de faire les bons choix, et on pourrait avoir tendance à choisir le tout blanc, par une forme de facilité, de doute et finalement de non-choix… C’est sans compter sur les bons conseils de Sophie, ancienne peintre en bâtiment désormais coloriste indépendante, qui nous partage en vidéo son expérience pour associer les couleurs en rénovation intérieure et dont voici en parallèle la retranscription en texte.
Sophie comment en es-tu venue à exercer le métier de coloriste?
J’ai commencé comme peintre en bâtiment à mon compte durant une dizaine d’années. Je travaillais les projets avec les clients et je les réalisais. Puis la vie a fait que je suis venue à Paris et que je ne souhaitais plus continuer car c’était très physique. J’ai alors rencontré la marque Little Greene, une marque de peinture anglaise, pour laquelle j’ai commencé à travailler. La demande des professionnels et particuliers m’a amenée à me déplacer à domicile et j’ai pu créer mon poste de conseillère couleur.
Les clients qui te contactent sont-ils toujours dès le départ conquis par l’idée d’utiliser la couleur ou parfois frileux de quitter le blanc?
Les clients qui me contactent en général ont déjà une sensibilité à la couleur, sinon les autres clients c’est du « non-choix » : pour aller vite, on met du blanc. En principe, il y a donc déjà une ouverture. On a toujours peur d’oser la couleur et puis, la couleur c’est un registre très vaste, de la couleur très vive à la couleur naturelle, ou la couleur d’accompagnement. Donc il faut déterminer le registre du client et on l’amène petit à petit à ce qui va lui convenir et comment on va le combiner.
Aujourd’hui dirais-tu que l’on ose plus la couleur dans nos intérieurs ou que c’est simplement une question de personne ou d’environnement dans lequel on a grandi ou de culture de la couleur?
Aujourd’hui on est beaucoup sollicités avec la décoration à l’honneur, un peu comme la cuisine également. C’est aussi une histoire d’éducation, il y a notre enfance, l’environnement qui joue, le lieu que l’on achète qui va nous inspirer. Mais on a aussi de plus en plus besoin de se créer un intérieur intime et qui nous ressemble. Le blanc étant quelque chose de lisse, qui n’évoque pas grand chose à moins que ce ne soit une volonté, on en vient à la couleur pour se créer notre propre intérieur.
Dirais-tu qu’en France, on est plus enclins à certaines teintes que d’autres?
Tous les pays ont un registre de couleur propre, mais je dirais que la personnalité des clients, et donc leur expérience s’ils ont voyagé ou vécu à l’étranger et dans des pays différents, va nous transporter et le lieu aussi. C’est une savante combinaison de tous ces éléments qui vont permettre de monter un projet en couleur.
Est-ce qu’il y a réellement des règles ou codes couleur à respecter selon toi en fonction des pièces de vie ?
Je n’aime pas commencer un conseil couleur en disant « il y a des règles, on doit faire ça et ça… », car il n’y a pas du tout de règle. C’est vraiment le client qui nous emmène. Après il est vrai qu’avec une pièce au nord, si on veut réchauffer l’atmosphère on va essayer de travailler des gammes plutôt chaudes. Il y a peut-être dans les cuisines des couleurs que j’aime mettre et que j’appelle gourmandes plus qu’artificielles. Et puis ensuite c’est l’utilité de la pièce qui va déterminer la couleur et l’envie de chacun.
Peut-on apposer la couleur partout ou y-a-t-il des écueils à éviter ?
Non. C’est ce qui fait que j’aime ce métier : il n’y a pas de règle. Chaque jour, chaque client, chaque intérieur est différent. La couleur on peut la travailler dans sa globalité. Souvent les clients me demandent un mur de couleur parce qu’on est beaucoup sollicités dans le sens qu’il existe beaucoup de couleurs que l’on aime. Et finalement on n’ose pas la mettre. Parfois mieux il vaut redescendre son registre de couleur, la valeur de la couleur un peu moins forte et la travailler sur tous les murs et le plafond quand c’est une valeur qui n’est pas forte. Ainsi on crée des univers beaucoup plus paisibles en monochrome, ce qui laisse la place aux différents éléments de déco que l’on veut ramener. Après, tout dépend de l’utilité de la pièce, il y a plusieurs paramètres qui entrent en ligne de compte mais on peut imaginer la couleur où l’on en a envie. Après c’est sa valeur qui va déterminer l’endroit où l’apposer.
C’est quoi pour toi un intérieur réussi ?
Un intérieur réussi, c’est lorsqu’on a réussi une belle distribution des couleurs avec des valeurs selon l’utilité des pièces. Et surtout le comble du comble c’est quand le client nous dit « incroyable j’ai l’impression que cela a toujours était comme ça. Je me sens chez moi !» Ça, c’est une réussite ! C’est réellement satisfaisant.
Pour information, Sophie a quitté Little Greene mais continue en tant que coloriste indépendante. Vous pouvez la contacter au 06 77 74 33 06.
J’espère que cette interview de Sophie vous aura intéressés et passionnés autant que moi. A vous désormais de rêver en couleur. Vous pouvez notamment poursuivre la lecture sur le sujet avec cet article ci-dessous. Et bien sûr, me contacter pour toute question de rénovation !
Sur le sujet de la couleur, vous pouvez également lire cet article sur « mettre de la couleur dans son intérieur » et n’hésitez pas à me suivre sur les réseaux sociaux : Facebook, Instagram, LinkedIn et Pinterest.